Suite à une déclaration récente du Vatican qui émettait certaines réserves sur les écrits de Maria Valtorta, on m’a interrogé afin de savoir si on pouvait toujours considérer son Œuvre comme digne de confiance, et on a cherché à comprendre les causes de cette réticence de la part de l’Église.
Pour pouvoir situer avec justesse la valeur des avis qui sont émis par le Vatican, il importe de bien tenir compte de la dualité de nature avec laquelle l’Église exerce son ministère depuis sa fondation, avec les forces et les limites qui en découlent. En effet, nous oublions trop souvent que, si l’Église est sainte et spirituelle de par son origine divine et par l’action de l’Esprit-Saint qui la guide, elle chemine quand même au sein des vicissitudes humaines, en étant malgré tout soumise aux faiblesses et travers de ses membres qui n’en demeurent pas moins imparfaits. Il y a là, certes, un paradoxe, mais il est bien réel. En d’autres termes, même si l’Église est sainte et guidée par l’Esprit-Saint, son parcours n’en demeure pas moins parsemé “d’hommeries”, et le traitement qu’elle fait fréquemment subir à ses saints avant de les faire accéder à la canonisation en témoigne largement.
Voilà notamment pourquoi, à travers les siècles, l’Église a souvent persécuté ses prophètes et ses saints avant de les canoniser, et c’est la raison pour laquelle son histoire regorge de figures qui ont été condamnées pour leurs idées ou leurs actions, pour ensuite être réhabilitées. Parmi les cas les plus récents, nous pouvons compter celui de Saint Padre Pio qui a fait l’objet à de multiples reprises de sanctions et de critiques de la part des autorités vaticanes avant d’être canonisé, et celui de Sainte Faustine Kowalska, canonisée en avril 2000 par le pape Jean-Paul II, après avoir subi de 1959 à 1978, une interdiction de diffusion de ses écrits sous prétexte de doutes quant à l’authenticité de ses visions et de la théologie qui y était associée. Et nous pourrions remonter ainsi encore plus loin en pensant à Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, à Sainte Jeanne d’Arc, et à bien d’autres. Cette errance décisionnelle démontrée à plusieurs reprises par les autorités vaticanes nous incite donc à considérer avec une extrême prudence les divers avis qui ont été émis au sujet des écrits de Maria Valtorta, qui ne font pas exception à la règle.
En effet, comme les points qui militent en faveur de l’authenticité de cette Œuvre sont tellement nombreux que même les plus sceptiques ont de la difficulté à monter un arsenal le moindrement crédible pour les contrer d’une manière raisonnable, l’Église est incapable de condamner officiellement cette Œuvre sur des bases pertinentes, mais comme ce Don nouveau et plus détaillé de l’Évangile fait par Dieu pour contrer le présent déclin spirituel vient bouleverser l’Institution dans sa manière de percevoir et de diffuser le message évangélique, les humains qui la dirigent ne semblent pas actuellement disposés à la reconnaître officiellement pour ce qu’elle est en Vérité. C’est pourquoi les déclarations qui sont produites au sujet de l’Œuvre de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé ont souvent une forme mitigée, se contentant de laisser entendre évasivement qu’il s’agirait d’une interprétation personnelle de Maria Valtorta, alors que les experts qui ont étudié l’Œuvre en profondeur savent très bien, preuves à l’appui, que cela ne peut être le cas, d’autant plus que cela équivaudrait à prétendre que Maria Valtorta était une menteuse.
Or, malheureusement, ces avis mitigés sont souvent utilisés par les détracteurs de l’Œuvre pour tenter de la discréditer en les faisant passer pour des condamnations officielles alors que ceux qui en ont compris la valeur et l’authenticité sont contraints de faire comprendre aux indécis qu’il ne s’agit là que de déclarations prématurées produites sous l’effet de plusieurs facteurs d’ordre humain. Parmi ceux-ci notons, entre autres choses, l’empressement de certains dirigeants de maintenir leur contrôle, apparemment menacé par le surgissement de ce nouvel apport évangélique, réaction bien humaine au changement que l’on peut justement observer fréquemment dans toute institution composée d’êtres humains.
Toutefois, malgré la confusion causée par cet embrouillamini décisionnel, nous savons que Jésus nous a donné un point de repère extrêmement fiable pour déterminer la valeur d’une œuvre en affirmant qu’on juge l’arbre à ses fruits, un bon arbre ne pouvant donner de mauvais fruits et un mauvais arbre de bons fruits. L’Église se fonde d’ailleurs souvent, au final, sur ce critère donné par le Christ pour déterminer la valeur de révélations. Or, si l’on en juge par la vitesse de propagation de cette Œuvre et par les conversions qui ne cessent de se multiplier au fur et à mesure qu’elle est connue et lue, il devient extrêmement clair que celle-ci produit en abondance de bons fruits et qu’elle jouera certainement un rôle clé dans le renouvellement prochain de l’Église. Et cette conclusion positive s’avère d’autant plus convaincante que nous savons que l’Évangile tel qu’il m’a été révélé faisait bel et bien partie des livres de chevet de Saint Jean-Paul II, de Sainte Teresa de Calcutta, de Saint José María Escrivá, du bienheureux Gabriel Allegra, et que le Saint Padre Pio en recommandait vivement la lecture.
Tout ceci nous amène donc à prendre conscience du fait que l’Église ne se compose pas uniquement de son clergé ou de ses dirigeants, contrairement à ce à quoi nous sommes souvent portés à la réduire, mais aussi de l’ensemble des baptisés qui ont leur part de responsabilité à prendre dans la progression de l’Institution, et plus particulièrement dans la démarche de reconnaissance de la valeur des révélations. En effet, comment l’Église peut-elle statuer sur la qualité d’une révélation en observant ses fruits si aucun chrétien ne prend la responsabilité d’en vérifier la valeur, en attendant une réponse officielle qui ne peut justement venir qu’après que des gens aient tangiblement pris connaissance de cette révélation. Que se serait-il produit si, à Fatima, à Lourdes, à Medjugorge et ailleurs, sur l’avis de certains prêtres ou dirigeants de l’Église qui contestaient l’authenticité de ces événements surnaturels, aucun chrétien ne s’était déplacé pour assister aux apparitions?
Dans cette optique, il est donc déplorable de constater que, sous l’influence d’une conception bien imparfaite et même avilissante de la vertu d’obéissance, certains fidèles sont portés à attendre passivement que l’Église prenne une position officielle et définitive en renonçant à assumer leur responsabilité personnelle. Par conséquent, si nous nous sentons personnellement interpelés par une œuvre ou une révélation, notre devoir en tant que chrétiens n’est pas de nous réfugier dans un attentisme stérile, mais, au contraire, d’aider l’Église dans sa progression en mettant en œuvre notre capacité de discernement éclairée par les lumières de l’Esprit-Saint, pour témoigner, s’il y a lieu, des bienfaits et des grâces de conversion que porte cette révélation.
C’est d’ailleurs ce que j’ai fait personnellement en lisant à maintes reprises – je ne compte plus mes lectures – les écrits provenant des révélations et enseignements transmis par le Ciel à Maria Valtorta, et en les citant dans mon livre. Car, pour ma part, en utilisant ma connaissance de la doctrine catholique, ma formation de psychologue et mon scepticisme naturel qui m’a bien souvent servi dans le passé, je puis affirmer que je n’ai jamais pu déceler dans ces écrits quelque entorse que ce soit à la doctrine qu’enseigne l’Église depuis des siècles, si ce n’est une multitude d’éléments qui la confirment tout en mettant en valeur toute sa Beauté, sa Véracité, sa Cohérence et sa Grandeur.
Jean-Marcel Gaudreault