Si le péché et la mort n’avaient pas existé

En réaction à ma capsule vidéo La Femme de l’Apocalypse, un auditeur me demande : « Si les hommes n’avaient pas péché, la mort n’existerait pas, donc comment imaginer qu’ils se multiplient indéfiniment, sachant qu’au bout d’un moment il n’y aura plus de place sur terre? »

Ce questionnement comporte deux volets. Le premier concerne le fait que les humains n’auraient certes pas connu la mort, mais plutôt une dormition comme celle vécue par la Vierge avant son Assomption.

« Le Dieu Unique en Trois Personnes vous avait créés en vous donnant un royaume où tous étaient vos sujets et dont la souffrance était bannie, un royaume où la mort ne venait pas tronquer la vie de vos êtres les plus chers, dans l’effroi des mourants et les gémissements des survivants, mais seulement une dormition, comme celle de Marie, qui permettait de franchir, dans les paisibles brumes d’un sommeil innocent, les portes qui s’ouvraient si facilement sur le paradis terrestre pour laisser entrer à flots la lumière du plus haut Paradis et la voix paternelle du Seigneur qui trouvait sa joie à être avec ses enfants. »

Jésus à Maria Valtorta, Les cahiers de 1943, p. 315-316

« L’homme en avait besoin [de l’Arbre de la Vie] pour vivre une vie saine et prolongée sur le plan naturel, jusqu’au moment où Dieu, poussé par un plus vif désir de se dévoiler totalement à son fils adoptif, aurait prononcé les paroles: “Mon fils, monte à ma demeure; vient te plonger en ton Dieu”; ce qui aurait permis à Adam de monter au Paradis céleste sans la souffrance de la mort. »

L’Esprit-Saint à Maria Valtorta, Leçons sur l’épître de saint Paul aux Romains, p. 140.

Le second volet de cette question concerne la multiplication des êtres humains sur la Terre. En fait, à ce sujet, nous sommes à des années-lumière du Plan que Dieu avait conçu dans sa Perfection. C’est pourquoi nous avons de la difficulté à imaginer comment tout se serait déroulé sans la faute, et nous entrevoyons même la possibilité d’un problème de surpopulation. Pourtant quand Dieu a conçu le corps de la femme, Il lui a donné une taille adaptée à la taille de chaque enfant qu’elle porterait, et lorsque l’enfant en gestation a atteint le degré de maturité nécessaire, la gestation se termine par la naissance. Et nous pourrions affirmer la même chose pour les dimensions de l’œuf par rapport à la taille de l’oiseau qui va naître, etc.

De la même manière, les ressources et les dimensions de la terre avaient donc été prévues, non pour que l’espèce humaine se développe à l’infini, même si la mort n’existait pas, mais en vue de la formation du Corps Mystique que Dieu avait prévu. Et lorsque la formation de ce Corps Mystique aurait atteint son terme, après s’être déroulée sans souffrances et dans un bel équilibre, il y aurait probablement eu Naissance, sans qu’aucun problème de surpopulation se soit manifesté. C’est d’ailleurs ce terme et cette Naissance, qui vont être atteints malgré tout, que l’Apocalypse laisse entrevoir en nous parlant de la Femme qui « est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. » (Ap 12 :2)

Quelques enseignements tirés des écrits de Maria Valtorta nous donnent aussi un aperçu de cet écart entre le déroulement actuel des événements et comment tout se serait déroulé sans la faute :

« Dieu, le Père Créateur, avait créé l’homme et la femme avec une loi d’amour si parfaite que vous ne pouvez plus en aucune façon en comprendre la perfection. Et vous vous égarez en pensant comment aurait été l’espèce humaine si l’homme ne l’eût pas soumise aux directives de Satan. »

L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, 2ième éd., tome 1, 5.13 p.43

« C’est inutilement désormais que tu [Satan] les as corrompus, ceux qui avaient été créés dans l’état d’innocence, en les portant à s’unir et à concevoir au travers de détours luxurieux, privant Dieu, dans sa créature aimée, de leur accorder des enfants selon des règles qui, si elles avaient été respectées, auraient maintenu sur la terre un équilibre entre les sexes et les races, capable d’empêcher les guerres entre les peuples et les malheurs dans les familles. »

ibid, 5.14 p.44